Il fait un grand soleil le mercredi 18 janvier : parfait car nous avons prévu de visiter le site antique de Delphes. Alors
que nous nous engageons sur les premières routes de montagne, le voyant d'huile
moteur attire notre attention. Il a tendance à « clignoter » de temps
en temps depuis le début du voyage, sans véritable raison, mais cette fois, il
ne disparaît pas. Nous trouvons un dégagement pour nous arrêter sur le côté,
Valentin ouvre le capot... et me fait un signe qui ne présage rien de bon. Nous venons de faire une véritable vidange d'huile sur la route et il y en a plein le moteur.
2 mois
sans aucun pépin, cela
commençait à être limite louche !
Autant dire que nous ne
pouvons pas rouler plus longtemps sans risquer d'endommager Mammouth. Après quelques recherches, nous repérons un tout petit garage à Itea, le
village précédent. J'appelle pour vérifier, mais le monsieur me raccroche au
nez alors que j'essaye de lui parler en anglais. Pas sûr que l'on soit les
bienvenus... Mais c'est à seulement 10 minutes de route et c'est surtout notre
seule option, nous décidons donc de tenter notre chance ; en remettant le
peu d'huile qu'il nous reste pour préserver le moteur sur ces quelques
kilomètres.
Arrivés sur place, nous tombons dans « la rue
des garages » comme on en trouve souvent dans cette partie de l'Europe : une multitude
d'électriciens, magasins de pneus, réparateurs sont alignés les uns à côtés des
autres. Nous devrions trouver notre bonheur ! Après nous être présentés
dans 2 garages, nous obtenons le contact d'un garage situé quelques mètres
plus loin et spécialiste des véhicules utilitaires. Il s'agit de notre dernière
chance et cette fois, c'est la bonne, nous y trouvons 2 grecs d'une bonne
soixantaine d'années, très sympas et qui nous donnent rendez-vous le lendemain
matin.
Après nous être garés sur le port, nous passons l'après-midi
à Itea en essayant de profiter du beau temps, malgré la tournure
imprévue de cette journée. C'est l'occasion de manger dans une petite taverne
grecque, où la dame nous accueille chaleureusement. Nous sommes ses seuls
clients, hormis le va-et-vient des locaux qui viennent chercher leur déjeuner à emporter.
Elle nous emmène en cuisine et soulève les couvercles de ses marmites pour nous
laisser choisir notre plat. Ce sera du bœuf mijoté avec des kritharakis, de
petites pâtes en forme de grain de riz au lait de brebis et aux œufs que nous
n'avions pas encore pu goûter.